Frédérique Rusch
Apparue en 1977, Frédérique Rusch fait surface en 1995 et en 1999, respectivement à Besançon et à Lyon, où elle se manifeste par l’obtention de diplômes supérieurs d’art appliqué et d’arts plastiques. À Lyon encore, elle approfondira sa connaissance et sa pratique de la photographie, sans doute pour mieux se consacrer au dessin.
Durant près de dix ans, les principaux signaux envoyés au monde avec une certaine régularité par Frédérique Rusch prennent la forme de brefs imprimés souvent autoédités. Ces fascicules évoquent volontiers d’autres livres, d’autres œuvres, d’autres artistes. Ils n’imposent rien, suggèrent beaucoup, établissent d’amusantes connexions. Tongue in cheek et œil en coin, Frédérique y médite en compagnie de son presque homonyme Ed Ruscha, de Josef Albers, d’Agnes Martin, de Roni Horn, de Piet Mondrian, mais aussi de Charles Burns… Comme en s’amusant et en amusant les fervents collectionneurs de ses travaux, Frédérique étudie la répétition, compare les mérites de la reproduction manuelle sur la reproduction mécanisée de l’œuvre d’art, se plaît à voir une œuvre en réfléchir une autre.
Vers 2018, sans crier gare, Frédérique prend le virage ludique qui depuis longtemps se présentait à elle. Avec une fréquence et une intensité décuplées, elle annonce sur les réseaux sociaux et par sa participation à plusieurs expositions collectives, la venue au monde d’une foule croissante de petits êtres-objets aux formes simples, aux couleurs vives et franches, aux contours ronds. Ces images, pseudo-objets ou quasi-marionnettes à mi-chemin du dessin animé, de la géométrie et du pop-up sont façonnés à partir de simples papiers gouachés. Sous leur déguisement pétulant, ils ne sont pas sans évoquer le bestiaire de monstres affectueux constitué en son temps par Léopold Chauveau.
Frédérique Rusch a publié :
— Troubles (autoédité, 2009),
— The same difference (autoédité, 2010),
— Untitled (comic book) (autoédité, 2013),
— Point de vue du gris (poster publié par Studiolent, 2014),
— Untitled swimming pool (autoédité, 2017),
— Colors (arranged) (Gloria Glitzer, 2018),
— Parade (autoédité, 2020).
Parmi de nombreuses expositions collectives, elle a notamment participé à :
— « Conceptual comics », Cabinet du livre d’artiste, Rennes, mars 2020 (commissariat : Amir Brito Cadôr),
— « Coucouche banane », La Boucherie, Marseille, déc. 2019 (sur une invitation de Chamo),
— « Gomu Gomu », Ateliers Villa Belleville, Paris, août 2019 (commissariat : Antoine Medes),
— « 10 x 10 », Fanzines! Festival, Paris, 2017 et 2018,
— « Same : same » avec Stefanie Leinhos, galerie Le Huit, Paris, 2014 (commissariat : Margaux Duseigneur & Dans le ciel tout va bien).
Illustration pour la cassette YHWH du groupe Canicule, 2021.
Untitled (flash back), sérigraphie 4 couleurs, imprimée à Papier gâchette, Strasbourg, 2021.
Page supplémentaire à insérer dans Untitled (comic book), offerte à l’occasion du lancement du livre à la librairie Sans titre (Paris, juin 2021).
Invitation dans le cadre d’Art au centre, Liège, 2020.
(Commissariat et réalisation de la vitrine : Bertrand Léonard)
Gouache originale avec élément mobile, 20 x 15 cm, 2019.
Acrylique sur carton-bois, 3,5 x 15 cm, 2019
Quatre pattes et une queue à manipuler et à déployer pour s’éventer.
__ Jaguarda (50 x 60 cm)
__ Manga eyes (blue) (40 x 40 cm)
Affiches sérigraphiées par Anaïck Moriceau, lors de la résidence + expositon « Gouache musique » à Musique Record Shop, Saint-Brieuc, 2019.
Untitled swimming pool, 64 pages, 14 x 18 cm, impression numérique sur papier glossy, texte en anglais, autopublication, 2017.
À une période tardive de sa carrière, la peintre Agnes Martin évoque son processus créatif et sa piscine. Assemblage d’éléments biographiques et d’interviews, le texte s’intègre comme un bernard l’hermite dans la mise en page de l’ouvrage Nine swimming pools de Ed Ruscha, dont la structure singulière — 10 photographies et 48 pages blanches — fait écho à la pratique méditative, au dépouillement des compositions ainsi qu’à la dilution des couleurs d’Agnes Martin.